Y a-t-il déjà eu un vélo truqué au Tour de France ? Les accusations, les preuves et le seul cas avéré de dopage mécanique
Du dopage mécanique au Tour de France ? Des soupçons et peu de preuves... Mais un cas avéré dans le monde du cyclisme.
- Publié le 01-07-2023 à 08h00
Le Tour de France 2023 vient seulement de commencer et, comme toujours, il sera l'occasion pour de nombreux médias, amateurs et professionnels d'évoquer le dopage dans le cyclisme. Même si des cas de dopage chimique ont été à plusieurs reprises mis en lumière, il convient de rappeler qu'aucun cas avéré de dopage mécanique n'a jamais été décelé sur la Grande Boucle, ni même dans une autre compétition professionnelle de cyclisme sur route... En revanche, un cas avéré de vélo truqué à eu lieu dans l'histoire du cyclisme. On vous en dit plus...
De nombreuses accusations, peu de preuves
Si la prise de substances dopantes, ainsi que la lutte contre le dopage, ont suscité un grand intérêt de la part du grand public à la fin des années 90, en particulier avec l'affaire Festina lors du Tour de France 1998 et la déchéance des sept victoires consécutives de Lance Armstrong, il n'est question du dopage mécanique dans le cyclisme professionnel que depuis une grosse dizaine d'années. Tout a commencé en 2010, après que Fabian Cancellara ait remporté coup sur coup le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Les médias italiens ont rapidement accusé le cycliste suisse d'avoir triché en utilisant un moteur dissimulé dans son vélo truqué.
Depuis lors, les soupçons refont surface à intervalles réguliers. Notamment ceux venant de l'ancien coureur Phil Gaimon, auteur d'un livre sur le sujet, et plus récemment ceux de Frans De Cock, le patron de la société Quick-Step.
Depuis cette époque, plusieurs coureurs ont été accusés. Jean-Pierre Verdy, ancien directeur du département des contrôles à l'Agence française de lutte contre le dopage, avait notamment déclaré il y a quelques années que "près de 12 coureurs avaient un moteur sur leur vélo durant le Tour de France 2015." Sans avancer de preuves ni de noms.
Chris Froome, qui a justement remporté le Tour 2015, défrayait alors la chronique avec ses attaques "mobylette" qui paraissaient peu naturelles. Le Britannique a d'ailleurs beaucoup attiré l'attention lors de la Vuelta 2017, qu'il a remportée, avec une vidéo où son vélo semble avancer tout seul une fois la ligne d'arrivée franchie.
Il y a deux ans, au moins trois coureurs du Tour 2021 avaient mené leur propre enquête sur les performances de certains de leurs collègues. Un "bruit métallique" suspect avait alors été évoqué.
Un seul cas avéré de dopage mécanique : Femke Van den Driessche
En 2016, le premier (et unique à ce jour) cas de dopage mécanique confirmé était puni par l'UCI lorsqu'un moteur a été découvert dans le vélo de la Belge Femke Van de Driessche lors des championnats du monde Espoirs de cyclo-cross. La jeune femme de 19 ans avait mis un terme à sa carrière deux mois plus tard, refusant de se défendre devant l'UCI.